lundi 9 novembre 2015

Merci

Dernière nuit au Japon, dernier message aussi. Demain je rentre !

Je veux vous dire merci, vous mes lecteurs connus et inconnus. Vous m'avez soutenue, vous m'avez donné du courage dans les moments difficiles, soyez-en tous remerciés. Et si je vous ai donné envie de partir, n'hésitez pas, allez-y.

Je veux également dire merci à ceux qui m'ont conduite sur le chemin de Shikoku : merci Jean-Philippe, Laurence, Marie-Edith, Marilyse et Sébastien. Et merci à Harunori-San pour son aide si précieuse et si attentive.

Merci à tous ceux que j'ai croisés.

Enfin, merci à moi de m'être donné cette chance et d'avoir osé.

Shikoku, je reviendrai.

A.

PS : hier j'ai dormi au Shukubō du temple Daien-in de Koyasan.  Cuisine végétarienne moyenne, lit japonais confortable (mais je suis habituée maintenant), grande salle de bains collective, pas de wifi. Très cher (12000¥) mais on paie le cadre. Ce matin très longue cérémonie religieuse (1 h 30 !) qui fait regretter l'insuffisante maîtrise du japonais.

dimanche 8 novembre 2015

Surprise, surprise ...

Je vous avais promis une surprise, je suis donc allée chercher les couleurs de l'automne qui vous manquaient autant qu'à moi j'imagine ?
Je suis au Mont Koya, Koyasan comme disent les japonais, qui est le berceau du bouddhisme Shingon, et où Kōbō Daishi médite pour l'éternité. Il est d'usage de terminer son pèlerinage à Koyasan, pour raconter à Kōbō Daishi comment cela s'est passé et le remercier de sa protection.
Koyasan réalise la plus grande concentration de moines (entre 2000 et 3000) et de temples du Japon : 117 ! On peut y passer la nuit, et c'est ce que nous avions organisé, Mila et moi, il y a une dizaine de jours. Nous nous sommes donc retrouvées ce soir. De plus, j'ai retrouvé hier à Nara ma copine Irina, condisciple de cours de japonais, et qui part pour Shikoku commencer le pèlerinage demain. Nous avons passé la journée ensemble à admirer les couleurs de l'automne et les temples de Koyasan, et Irina dort dans le shukubō voisin. Une grande réunion quoi !!!
J'ai mis de nombreuses photos d'automne sur Instagram (anneshikoku), et je vous en joins quelques unes.

Des baisers automnaux
A.

PS : voici le nom du restaurant de Takamatsu où j'ai eu cette mémorable sayonara party : Tenkatsu.
Si vous passez par là, n'hésitez pas !

vendredi 6 novembre 2015

Sayonara party

Que ceux d'entre vous qui s'inquiétaient se rassurent, j'ai eu une superbe "sayonara party" dans le plus vieux restaurant de Takamatsu et j'ai mangé tout ce que j'aime : de l'anguille, de œufs de saumon, du poulet épicé, du "jakoten" spécialité de Ehime à base de pâte de poisson frite, et même du fugu, le célèbre poisson japonais qui tue s'il n'est pas bien préparé.
Seul problème, je ne peux pas vous dire le nom du restaurant. Mais je peux expliquer à ceux que cela intéresse comment s'y rendre.
J'ai découvert des gros haricots marinés dans du soja, et on m'en a offert, ainsi que l'alcool de haricots noirs dont j'ai bien l'intention de rapporter une bouteille à Paris.
Bref, superbe dîner qui termine ce mois et demi passé à Shikoku. Demain, je change d'île et je vais à Osaka.

Avant ces réjouissances gastronomiques, j'ai bénéficié d'une heure de massage japonais. Douloureux mais très relaxant. Parfait après une longue marche. J'ai découvert avec surprise que l'endroit le plus douloureux de mon organisme était le genou gauche !!!

Des baisers rassasiés

A.

PS : depuis hier dans un hôtel de la chaîne Toyoko-inn. Il y en a partout au Japon. Pas cher, avec des prix spéciaux pour les pèlerins, c'est une valeur sûre.

jeudi 5 novembre 2015

Vélib, tourisme et shopping à Takamatsu

Bon, mon canular est tombé à plat, d'après les commentaires que je reçois, et aucun de vous n'a cru semble-t-il que j'allais refaire une grande boucle tout de suite...

Effectivement, je suis seulement allée passer la nuit au Shukubō du temple 2, car je voulais assister à la prière du matin, que j'avais évitée jusqu'alors. J'avais une bonne raison : elle est très matinale cette prière, six heures !!! Nous étions cinq, et le moine a commencé sans nous attendre, il était à l'évidence pressé. Très limitée cette prière du matin : le soutra du cœur, que je ne connais toujours pas par cœur, malgré les 180 récitations. Puis il a raconté des histoires sur Kōbō Daishi. Je n'ai pas tout compris, mais des bribes par ci, par là.

Voilà, le pèlerinage est bien fini, même s'il reste encore une surprise pour dimanche. J'ai pris le train pour Takamatsu où mon cher Harunori m'a organisé tous mes logements (et tous les autres jusqu'à mon départ).

Et j'ai loué un vélo, car le Velib existe ailleurs qu'en Europe. Pour 100 yen, vous pouvez utiliser un vélo autant de fois que vous voulez, à condition de ne pas dépasser six heures. Au-delà il faut repayer 100 yen jusqu'à 24 heures. Bref, cela ne coûte rien, mais il y a peu de stations. Je ne vous surprendrais pas en précisant que les vélos sont petits. En plus les japonais roulent avec une selle très basse, même pour eux. Bref, ce n'est pas le grand confort, mais cela avance en sollicitant d'autres muscles que d'habitude, donc c'est bien !

Avec mon vélo je suis allée au parc Ritsurin qui est un merveilleux jardin ancien au cœur de la ville, je m'y suis promenée, j'ai fait une balade en barque, j'ai déjeuné d'une salade avec des tranches de vraie baguette, bref la touriste parfaite. J'ai également acheté quelques bricoles, si vous voulez que je vous rapporte quelque chose, c'est le moment de le dire.

Des baisers touristiques
A.

mercredi 4 novembre 2015

C'est reparti pour un tour ...

J'ai laissé ce matin la mer intérieure pour traverser la montagne, quitter le Nirvâna et rejoindre l'éveil de la conscience à Ryōzenji, le premier des 88 temples. Le chemin est agréable, la vue superbe et la grimpette aisée après plus de quarante jours d'entraînement. En revanche la descente est raide, et je plains de tout cœur les pèlerins qui s'aventurent à voyager dans l'autre sens.

Il s'agit d'une petite journée de marche, la dernière, et je prends tout mon temps pour profiter de chaque instant, du soleil, des oiseaux ...

Arrivée à Ryōzenji, est-ce l'éveil brutal de la conscience ? Je me rends compte que je ne peux pas m'arrêter, pas maintenant, et je repars. Ce soir je dors au shukubō de Gokurakuji, le temple numéro 2.

Lorsque l'on fait plusieurs fois le pèlerinage, on utilise toujours le même livre (nō kyō chō) que l'on présente à chaque temple. La calligraphie n'est pas refaite mais les trois tampons sont apposés de nouveau. J'ai donc deux fois trois tampons sur les deux premières pages.

À demain

A.

PS : hier soir au minshuku Shiokaze à Hiketa. Gentil mais sale, ce qui est rare au Japon.

lundi 2 novembre 2015

Pluie et brouillard ...

... étaient au rendez-vous ce matin pour la dernière étape un peu physique de ce périple, atteindre le fameux Ōkuboji, 88ème temple de Shikoku. Le brouillard est habituel, tous les récits de pèlerins en parlent, mais la pluie l'est moins.
À cause de la pluie, et parce que je suis fatiguée, il faut bien l'avouer, j'ai choisi la voie la plus facile et la plus courte en temps, et j'ai pris la route.

Mais tout d'abord, j'ai été nommée ambassadrice. Certains font des pèlerinages après avoir été ambassadeurs, j'ai choisi l'inverse, et je suis donc "Henro Ambassador" et je dois répandre la culture Henro dans le monde entier... L'association qui promeut le pèlerinage remet un diplôme aux pèlerins à pied dans une maison sur la route vers le temple 88. Et la charmante japonaise qui s'en occupait m'a en plus remis un petit pèlerin en céramique comme o-setai.

Le temple 88 est impressionnant, surtout par la taille de son entrée et par la montagne derrière, mais en fait il n'est pas très haut et relativement facile d'accès. Les pèlerins qui le souhaitent peuvent y laisser leur bâton, bâton qui représente la présence de Kukai à leur côté. J'en ai donc laissé un, et je suis partie vaillamment, vers le temple numéro 1, Ryōzenji.

Avant, j'ai mangé d'excellents udon, car on peut manger au temple 88, ce qui est très rare.

Beaucoup de pèlerins s'arrêtent au temple 88 et ne jugent pas utile de revenir à leur point de départ. Cela pervertît un peu l'esprit du pèlerinage, sans but, mais j'avoue que j'ai eu un petit pincement au cœur devant la foule qui attendait le bus pour revenir à Takamatsu, et que je me suis sentie solitaire avec mes deux jours de marche supplémentaires.

Des baisers courageux
A.

PS : hier soir chez Nagao-ji San devant le temple 77. Excellente cuisine (c'est la même cuisine pour les deux ryokan qui sont côté à côte). Les chambres japonaises sont petites, mais j'ai eu une chambre double. Salle de bain japonaise petite. Wifi. Étape conseillée.

dimanche 1 novembre 2015

Il n'en reste qu'un ... Ou deux ?

et j'ai bien du mal à le croire ! J'ai l'impression d'avoir sauté quelques temples en route, et pourtant ...

Demain il pleut, je vais donc prendre la route et éviter la forêt glissante pour rejoindre le 88ème et avant-dernier temple de mon pèlerinage. En effet, pour bien souligner l'absence d'utilité de ces jours de marche, le pèlerinage finit là où il a commencé, donc au temple 1 pour moi.

Ceci dit, il flotte comme un air de fête, ce soir au minshuku les pèlerins japonais ont commandé du saké !

Hier j'ai mangé pour la première fois depuis mon arrivée des sushis, dans un bar à sushis, rendez-vous des familles le samedi à midi. Depuis Tokyo il y a dix ans maintenant, un vent de modernité a soufflé sur le concept. Certes il y a toujours un tapis roulant mais on ne voit plus les cuisiniers. On peut toujours commander le sushi dont on rêve, mais pas d'inquiétude si on a oublié comment dire "coquille Saint-Jacques" : on dispose d'un écran avec le menu, il suffit d'appuyer sur le bon bouton et votre commande vous arrive sur un tapis-roulant. Prière de renvoyer le tapis-roulant sinon vous vous faites fermement rappeler à l'ordre. Et on paie toujours à l'assiette mais inutile de rapporter les assiettes à la caisse en partant, vous avez devant vous un avale assiette chargé de calculer l'addition. Et c'est toujours aussi bon marché : j'ai trop mangé pour à peine 1000 ¥ dessert compris. Toutes les photos sont sur Instagram (anneshikoku).

A.

PS : Avant-hier au ryokan Ebisu-ya, juste en face du temple 80. Patronne très gentille qui offre la lessive comme o-setai. Bon dîner mais petit dejeuner léger. Lit japonais, salle de bain minuscule, pas de wifi.

PPS : hier soir Royal hôtel Yashima, qui n'a de royal que le nom. Un des plus moches business hôtels que j'ai fréquenté. Seul avantage, il permet de monter au temple 84 sans sac à dos. Wifi. Petit dejeuner seulement.